09/11/2016

Brexit, Trump… : oubliez les prophéties auto-réalisatrices !

Sur les élections anglaises et américaines, les marchés se sont lourdement trompés cette année. Il est tentant, pour un épargnant, de croire aux prophéties auto-réalisatrices. Marchés Gagnants pointe les écueils de ce comportement.

 

Fin juin 2016. Les Anglais s’apprêtent à voter sur leur avenir européen. Interrogés, les investisseurs sur les marchés ne cachent pas leur préférence : le Royaume-Uni doit rester dans l’Union européenne. Dans le flot continu de l’information, le filtre des investisseurs se focalise uniquement sur les données favorables à ce scénario. Et plus le temps se rapproche de l’élection, plus le résultat devient certitude. Entre le 16 et le 23 juin, date du vote, la bourse de Paris a progresse de 7,5 %, passant de 4 153 à 4 465 points.

Mais les anglais voteront contre l’Europe et pour le Brexit.

Après le Royaume-Uni, les Etats-Unis…

Début novembre 2016. Les Américains s’apprêtent à voter pour choisir leur nouveau président. Interrogés, les investisseurs ne cachent pas non plus leur préférence : Hillary Clinton est fréquentable, pas Donald Trump. Va pour une première : une femme présidente des Etats-Unis ! Dans le flot continu de l’information, le filtre des investisseurs se focalise à nouveau uniquement sur les données favorables à ce scénario. Le FBI ressort une affaire sur les mails envoyés depuis la boite personnelle de Madame Clinton. Du 27 octobre au 4 novembre, la Bourse de Paris recule de 3,44 %. Le 6 novembre aux Etats-Unis, le FBI finit par confirmer qu’il ne poursuivra pas Hillary Clinton. Dans la journée du 7, le marché parisien rebondit de 1,85 % : le succès est acquis pour l’ex First Lady.

Mais les américains éliront Donald Trump.

Rendus aveugles par des prophéties

Young boy with home made rocket ready for adventure

Dans les deux cas, le marché, aveugle, s’est pris à rêver de prophéties auto-réalisatrices. Dans les deux cas, il a eu tort. Par chance, dans le cas anglais, la sanction financière n’a pas été trop brutale et trop durable. L’avenir dira ce qu’il en est sur la situation américaine, mais après une chute de plus de 5 % au Japon, l’Europe résistait mieux avec un recul de moins de 2 % seulement, trois heures après le discours de victoire de Donald Trump.

 

Ces doubles exemples démontrent des comportements malheureux des investisseurs. D’où la nécessité d’en tirer des leçons.

Les conseils de marchés Gagnants

S’il est bon d’avoir des convictions, il faut toujours savoir raison garder. L’attitude traditionnelle des épargnants, et des investisseurs professionnels, est malheureusement toute autre.

 

Le schéma est bien établi. A l’origine, une conviction. Puis dans le flot continu des news, on filtre avec pour seul objectif de valider le scénario rêvé. L’occasion de renforcer sa conviction. Que les journalistes financiers cessent de rêver, rares sont les épargnants à suivre leurs conseils. Le lecteur assidu cherche avant tout une chose : disposer d’informations confirmant son scénario. Les conseillers financiers l’ont bien compris : à quoi bon se fatiguer et passer du temps pour éduquer un client, il est plus simple de lui fourguer la soupe souhaitée !

 

Interrogez un actionnaire. Si son action monte, il a eu raison. Si elle baisse, le marché a tort ! Si les Français plébiscitent l’immobilier, c’est entre autres parce qu’ils ont le sentiment d’avoir raison sur ce marché.

Une fois la conviction définitivement forgée, l’incertitude disparaît au profit de l’illusion de la prophétie auto-réalisatrice. Mais après l’illusion, il y a la réalité, parfois – souvent ! -bien différente.

 

Face à ce biais comportemental, Marchés Gagnants conseille :

 

–         De définir la part de risque à prendre, non en fonction de la perspective de gain escompté (prophétie auto réalisatrice), mais du risque de perte.

–         D’éviter le market-timing, car il est aujourd’hui impossible d’analyser à court terme sans prisme les flux des informations.

 

A voir et à lire :

–         La stratégie de Marchés Gagnants pour investir en bourse

–         Market-timing : tout le monde se plante

 

 

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