09/09/2015

Market-timing : attention danger !

J’achète aujourd’hui, je vends demain : les particuliers veulent profiter des fluctuations à court terme de la Bourse. L’expérience du market-timing le prouve : il est plus fréquent de manquer la cible de la toucher !

Serge B. a longtemps investi en Bourse en achetant des titres en direct. Jusqu’au jour où il s’est résigné à confier un mandat de gestion à un professionnel. L’aventure n’a pas duré longtemps : au bout de six mois, il récupérait ses titres, accusant son gestionnaire « d’immobilisme ». Dans l’inconscient collectif, pour gagner en Bourse, il faut bouger. Aujourd’hui dit, faire du market-timing. Tenter d’exploiter les écarts de cours pour acheter bas et vendre haut, en profitant des fluctuations de court terme. Ou plutôt des aléas ! Car si certains facteurs peuvent expliquer des mouvements boursier à échéance quelques mois ou années, les variations quotidiennes sont, elles, très aléatoires…

 

Faire du market-timing est un exercice rarement rentable. Notamment à cause des biais comportementaux des investisseurs. Quand le marché baisse, la peur s’empare d’eux. Comme l’euphorie en période de hausse. D’où des actions à contre-courant : vente après un recul et achat après une flambée.

Les pros, c’est l’hôpital qui se moquent de la charité

Les professionnels du monde de la gestion en rigolent systématiquement : quand les particuliers arrivent, le marché va se retourner ! Reste à savoir si les conseillers professionnels  font mieux.  Pour en avoir le coeur net, Marchés Gagnants a analysé depuis début 2014 les souscriptions mensuelles  du fonds Carmignac Patrimoine (part A Eur), le produit  le plus important de la place, principalement distribué par des conseillers financiers.

 

Le résultat est spectaculaire : de janvier à octobre 2014, le fonds décollecte, témoignage d’une opinion négative des conseillers. Dommage, les investisseurs qui ont gardé leur parts ont réalisé des performances nettement positives : +10,4 % depuis mars 2014, alors que la décollecte était à son maximum.  A contrario, à partir  d’octobre 2014, la collecte redevient légèrement positive, avant de s’envoler à partir de janvier 2015. Manque de chance, les investisseurs qui ont suivi la recommandation d’achat en sont pour leur poche : -10,62 % depuis mars 2015, -11,87 % depuis avril 2015. Bref, les conseillers ont fait acheté quand il fallait vendre, et vice versa. Vive le market-timing !

 

Conseillers et carmignac Patrimoine

Les conseils de Marchés Gagnants

Décomplexez ! Certains particuliers ont tendance à prendre la poudre d’escampette au premier revers, convaincus qu’ils ne sont pas aptes à faire les bons choix. Soyez rassurés, les professionnels ne font pas mieux. Des études universitaires l’ont d’ailleurs démontré : les conseillers financiers sont soumis aux mêmes biais comportementaux que les particuliers !

 

–  Au casino, globalement, on ne gagne pas. Les gains reversés aux joueurs sont nettement inférieurs aux mises à cause des taxes et de la part du casino. S’il prend conscience de cet état de fait, le joueur averti est donc censé cesser de jouer. Avec le market-timing, c’est peu ou prou la même chose. En 2011, une étude de Fidelity démontrait qu’en ratant les 20 principales séances de hausse sur quinze ans, on divisait sa performance par deux ! Pensez-y : faire du market-timing, c’est espérer gagner de l’argent dans un cas positif. Mais c’est aussi un manque à gagner si vous vous trompez !

 

Dans une logique d’investissement, il ne faut pas recourir au market-timing. Sauf éventuellement sur une tout petite partie de son portefeuille financier… pour jouer ou se prémunir d’évènement prévisibles.

 A lire aussi :

Lundi 24 août 2015, j’ai tout perdu

A l’achat, faites de bonnes affaires.

La méthode de Marchés Gagnants pour investir en bourse.